NICOLAS

AUZOUX

Je serais une raboteuse à l’ancienne.

Pas l’outil tape-à-l’œil, mais celui qu’on respecte parce qu’il fait le job à la perfection. J’aime quand ça va droit au but : enlever le superflu, révéler le grain du bois, lisser sans trahir la matière. C’est un peu ma philosophie : aller à l’essentiel, sans jamais sacrifier le beau.

Je serais une pièce unique, sur-mesure, où chaque détail compte.

Un meuble qui ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais qui trouve sa place chez ceux qui aiment l’exception. Courbes franches, matières nobles, un peu de caractère… et toujours cette touche de créativité qui fait la différence.

Je serais “Balloon Dog” de Jeff Koons.

Parce que c’est une œuvre qui claque, qui attire l’œil, qui amuse… mais qui n’est pas là par hasard. Sous ses airs ludiques, elle bouscule les codes de l’art classique, comme moi j’aime bousculer ceux du mobilier traditionnel. Elle fait sourire, elle étonne, mais elle est aussi pensée, maîtrisée, d’une précision millimétrée. Et puis franchement, elle ne passe pas inaperçue. Moi non plus. Quand je crée une pièce, ce n’est pas pour qu’elle se fonde dans le décor. C’est pour qu’on s’en souvienne.

Je serais un paon.

Parce que j’assume d’en mettre plein les yeux. J’aime quand c’est beau, quand ça attire l’attention, quand ça a de la gueule. Mais attention, je ne fais pas le beau pour faire le beau : derrière les plumes, il y a de la structure, du savoir-faire, un vrai sens du détail. J’avance avec panache, oui, mais avec précision. Et quand je déploie mes ailes, c’est jamais pour rien.

Je serais un rouge carmin intense.

Parce que je ne fais pas dans le discret. Le rouge, c’est la passion, la chaleur, l’affirmation. C’est une couleur qui attire l’œil, qui impose, qui vit. Comme moi, elle ne s’excuse pas d’exister. Elle donne le ton, elle assume le contraste, elle fait vibrer ce qu’elle touche. Ce rouge-là, c’est pas juste un choix esthétique : c’est une déclaration.